Voici le nouveau chapitre de ma série consacrée aux courtisanes. Cette fois-ci, mes Fashion Girlfriends viennent de l'Antiquité. Phryné, Psyché, Barsine et Thaïs portent toutes des créations de la maison Valentino issues des collections Printemps/Eté 2015, Automne/Hiver 2014, 2015 et Automne/Hiver 2014 Haute Couture . Elles sont entourées de vers tirés du poème "Cet amour" de Jacques Prévert.
Le dessin original est aussi disponible. N'hésitez pas à m'envoyer un message sur Etsy (ou ici) si vous désirez des informations.
"Chanson pour un amour perdu"
Promarker, crayons de couleur, aquarelles, Faber Castell Gelatos et encres sur papier Canson.
Fait le 23/08/16
Here is the new chapter from my series devoted to courtesans. Today, my Fashion Girlfriends come from the Antiquity. Pharynx, Psyché, Barsine and Thaïs wear Valentino looks from the Spring/Summer 2015 and Fall/Winter 2014, 2015 and Fall/Winter 2014 Haute Couture collections.
Art prints are available in my Etsy shop .
The original is also available. Don't hesitate to message me on Etsy (or here) if you want any informations.
"Song for a lost love"
Promarker, color pencils, watercolors, Faber Castell Gelatos and inks on Canson paper.
Made on 08/23/16
Crédits: vogue.com
"Cet amour" par Jacques Prévert
Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au milieu de la nuit
Cet amour qui faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blêmir
Cet amour guetté
Parce que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l’avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C’est le tien
C’est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelle
Et qui n’a pas changé
Aussi vrai qu’une plante
Aussi tremblante qu’un oiseau
Aussi chaude aussi vivant que l’été
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort,
Nous éveiller sourire et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi je l’écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s’aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Lá où tu es
Lá où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t’en va pas
Nous qui nous sommes aimés
Nous t’avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n’avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n’importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d’un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous.
Extrait de Jacques Prévert, Paroles, Paris, Gallimard, 1946
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